Il est arrivé en Imoca en 2017 pour accompagner Pierre Lacaze puis il a secondé Damien Seguin avant de lancer son propre projet avec deux partenaires : Paprec et Arkéa en 2022. Ensemble, ils lancent la construction d’un plan Antoine Koch – Finot-Conq, construit chez Multiplast à Vannes et mis à l’eau en février 2023. Il s’entoure de Yann Eliès comme performeur pour apprendre son bateau vite et bien. Après quelques soucis de structure, il cumule les places de choix : 2e de la Rolex Fastnet Race ; 2e de la Transat Jacques Vabre et vainqueur du Retour à La Base en décembre dernier avec une belle maîtrise sur toute la course entre la Martinique et Lorient. Sur The Transat CIC, il a une nouvelle fois fait preuve de son talent et de sa capacité à se faire mal. Entre Lorient et New York, les concurrents ont rencontré des conditions extrêmement difficiles. Il n’a pas bronché, il a su trouver le bon curseur : appuyer sur le champignon tout en préservant le bateau… Il s’offre la Transat CIC après avoir tenu la pression de ses adversaires… Le Lorientais né à Fréjus devient l’homme à battre en Imoca à quelques mois du départ du Vendée Globe.
2 Architecte naval
Il aime presque autant la navigation que la météo ou la technique. Il a fait ses études à Southampton… quasiment en même temps qu’un certain Charlie Dalin mais pas dans la même école. Tous deux ont l’esprit cartésien des scientifiques et jusqu’au-boutiste. Rien n’est jamais laissé au hasard. Yoann Richomme a un diplôme de la naval architecture from England‘ s Southampton University. Il aime prendre part à la construction de ses bateaux. Sur le dernier, il a fait confiance à Antoine Koch et Finot-Conq mais il y a glissé sa touche évidemment. Et ça se voit. Il a beaucoup travaillé à bord et il s’est donné le temps de trouver les forces de sa monture et de modifier ce qu’il n’allait pas lors des premières navigations. Après la mise à l’eau en février 2023, avec son équipe, ils ont rencontré des soucis techniques mais ont su rebondir rapidement. Cette fois-ci encore, il a montré entre Lorient et New York qu’il connaissait son bateau, savait le mener à la perfection.
3 Double vainqueur de la Solitaire du Figaro
Yoann Richomme est un dur au mal. Il sait se donner à fond pour réussir ce qu’il entreprend. Son objectif a toujours été le Vendée globe. Mais il n’a jamais grillé les étapes. C’est par la case Figaro qu’il fait ses armes de régatier. Tenace et précis, il apprend pendant huit saisons sur ce circuit exigeant. Il remporte une première fois la Solitaire du Figaro en 2016… devant Charlie Dalin pour seulement quelques minutes sur la dernière course de 24 heures au large de La Rochelle. Il est alors sous les couleurs de Macif. Il a ensuite un passage un peu plus complexe. Mais en 2019, il revient à ses premières amours de course à armes égales où il faut se faire mal. Le skipper est un dur au mal, il sait aller au bout de lui-même. Et, sous les couleurs de Hellowork – Le Télégramme, il empoche une deuxième victoire sur la Solitaire du Figaro après avoir survolé la course.
4 Double vainqueur de la Route du Rhum
Une autre course lui tient à cœur : la Route du Rhum au départ de Saint-Malo et à l’arrivée en Guadeloupe. C’est en 2018, après avoir lancé la première construction de bateau : un Class40 sur plan Marc Lombard. La course est dure, la première semaine, il a l’audace d’affronter la dépression et de prendre la poudre d’escampette. Ses concurrents ne le reverront pas d’ici Pointe-à-Pitre. En 2022, alors que son Imoca est en construction, il lance un deuxième Class40 avec ses partenaires Paprec et Arkéa pour continuer naviguer. Toujours aussi minutieux, il sait exactement ce qu’il veut… Son bateau sort en juillet 2022, seulement quatre mois avant le départ de la 12e Route du Rhum. Mais pas de souci, il se présente avec la ferme intention de conserver son titre : bingo ! Il est un des rares doubles vainqueurs.
5 Un parcours atypique
Il n’a pas fait comme une grande partie des marins, de l’Optimist, du Laser… il a plutôt fait du rugby. Il a appris la mer et la navigation en famille avec son papa. Le déclic a été lors d’une transat en 2000. Le large, ça lui plaît. Il rentre dans la course au large par le côté technique aux côtés de Roland Jourdain puis de Nicolas Lunven avant de se jeter à l’eau en solitaire. Il prend même une autre casquette, celle de responsable de la commission jauge du Figaro pendant plusieurs années. Ce papa de deux petites filles aime le solitaire et le large et se fait une place au soleil : Figaro, Class40, Imoca et même en VO65 où il remporte avec Mirpuri The Ocean Race Europe. Il se découvre alors meneur d’hommes.